Travailleurs détachés : les tours de passe-passe de Macron !

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« Une victoire pour l’Europe […] une étape essentielle pour recréer la confiance européenne  […] un accord ambitieux » : fin octobre, Emmanuel Macron manquait de mots pour louanger l’accord européen sur les travailleurs détachés dans lequel il s’investit si consciencieusement. La réforme de la directive sur les travailleurs détachés pourra rentrer en vigueur… Certes, la réforme de cette directive, en plus d’entériner un peu plus les problèmes autour de la question du travail détaché, n’entrera en vigueur qu’à la fin d’un quinquennat, sans que le président de la république n’ait à répondre du bilan catastrophique des mesures qu’il préconise.

Alors même que le travail détaché ne représente que 0.9% des emplois européens, il fallait renouveler les termes mêmes d’une disposition vieille de 20 ans, qui a largement fait les preuves de son inanité. La ratification de cet accord désuet, compromis bruxellois microscopique, perçu comme une victoire de « l’Europe qui gagne » (Muriel Pénicaud) n’est pourtant qu’une construction factice, façonnée de mesurettes symboliques. A l’exemple du rallongement de la durée du détachement à douze mois dont se vante le gouvernement français, alors même que la durée moyenne du détachement en Europe est de 98 jours – 33 en France !

Et que dire de cette « victoire pour le droit des travailleurs » dont ose se targuer Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement ? A l’heure où l’Union Européenne s’est élargie à l’Est, l’écart de rémunération a fait un bond, passant de 1 à 3 autrefois, à 1 à 10 avec la présence des pays de l’Union Soviétique. Rémunérée 35.6 € de l’heure en France, la main d’œuvre bulgare sera payée 4.4 € pour son équivalent horaire… Mais peu importe au chef de fil de la startup UE que les travailleurs bulgares travaillent dans des conditions d’esclave. Peu lui importe que le marché préfère employer une main d’œuvre étrangère à bas coût au détriment du savoir-faire français…

Après une vingtaine de mois de négociations, Macron aura donc fait des pieds et des mains pour accélérer le passage d’un accord européen dont le quinquennat ne verra pas l’aboutissement. Zélé, l’ex banquier de Rothschild aurait arraché leur accord à la Slovaquie et la République Tchèque à l’aide d’un odieux chantage : une signature, contre l’appui français de ces pays dans leur démarche pour demander la suppression des quotas de réfugiés. Sans scrupules, le président de la République gère les flux migratoires comme il joue sur les mouvements financiers. A quand le krach ?

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