Retraites : les trahisons du gouvernement

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Ils étaient 67% à soutenir l’action d’Emmanuel Macron au lendemain de son élection : depuis, les retraités ont vu les belles promesses gouvernementales s’évaporer et les réformes économiques s’enchaîner en leur défaveur. Trahissant sans vergogne un électorat qui avait massivement (à 26% si l’on en croit le sondage réalisé par Ipsos-Steria) voté pour lui, Emmanuel Macron ponctionne à loisir les 17 millions de retraités au prétexte qu’ils seraient « deux fois moins souvent pauvres que le reste de la population » et qu’ils jouiraient d’un « patrimoine moyen surpassant de 16% en moyenne celui des actifs ».

La hausse de la contribution sociale généralisée avait déjà largement pesé sur le portefeuille des retraités ; avec la faible revalorisation des retraites pour l’année 2019, le gouvernement choisit de grever littéralement le pouvoir d’achat d’une branche de la population qui aura œuvré toute sa vie pour se voir bien étrangement remercié. Car la revalorisation, en effet, est quasi nulle : pour les années 2019 et 2020, elle s’élèvera à 0,3 % soit 4 euros par mois, augmentation dérisoire en vertu de l’inflation qui atteindrait les 1,9 % pour l’année à venir – selon l’OCDE. La baisse de pouvoir d’achat qui en résultera laisse craindre le pire : pour les retraités gagnant 1700 euros par mois, estime le député Valérie Rabault, la perte du pouvoir d’achat annuel atteindrait les 755 euros. D’aucuns tablent même sur une perte de 2 % du pouvoir d’achat pour la seule année 2019.

« On peut demander un effort générationnel aux retraités [qui] sont en capacité de le faire ». Aurore Bergé, porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée Nationale.

« Nous avons fait le choix du travail », se justifiait récemment Bruno Le Maire, ministre des Finances sur RTL. Préférant choyer les actifs au détriment des retraités, le gouvernement Macron malmène des Français auxquels il arrache le nécessaire vital plutôt que de miser sur une baisse des dépenses publiques ; parie sur une  maîtrise des dépenses qui « privilégie la rémunération de l’activité et qui rompt avec l’augmentation indifférenciée des allocations », comme Édouard Philippe le soufflait au Journal du dimanche la semaine passée, oubliant que les retraités ont œuvré toute leur existence à la croissance économique nationale. Entre ceux qui, à l’image du député LREM Eric Auzet, estiment que « les retraités font partie d’une génération dorée » et ceux qui, à l’image du porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée Nationale Aurore Bergé soutiennent « qu’on peut demander un effort générationnel aux retraités [qui] sont en capacité de le faire », la garde rapprochée d’Emmanuel Macron semble aussi prête à trahir son électorat que le président de la république.

Sources :

Valeurs Actuelles, 5 mars 2018, Pour un élu LREM, les retraités sont « une génération dorée ».

Valeurs Actuelles, 30 août 2018, Le gouvernement une nouvelle fois contre les retraités.

Europe 1 / Journal du dimanche, Emmanuel Macron met à nouveau à contribution les retraités.

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