« On est réalistes, pas racistes » : même la gauche suédoise s’y met !

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Après des années de politiques d’ouverture à l’immigration et de leçons de morales données à l’ensemble de l’Europe, la Suède, le parti social-démocrate en tête, entame un revirement de situation. La municipalité d’Eskilstuna s’est alliée à la droite conservatrice pour voter une motion de censure afin de mieux contrôler la mendicité, mettant en lumière la prise en considération des problèmes liés à l’immigration dans un pays jusqu’ici très permissif : cohésion de la société, violence, drogue…. Cette expérience locale est très suivie par les instances nationales du parti, qui dirige l’Etat et qui s’inquiète de plus en plus du manque d’ordre dans son pays.

La majorité municipale d’Eskilstuna, composée de sociaux-démocrates, centristes et de conservateurs, a voté une motion de censure, avec le soutien de la droite, visant à soumettre la collecte passive d’argent sur la voie publique à une autorisation obtenue en commissariat contre le paiement d’un droit après que les mendiants ont investi la ville.

Cette expérience locale, bien qu’elle ne sera pas mise en œuvre puisque la motion devrait être annulée par le conseil régional, est le symbole d’une prise de conscience dans un pays ou la politique d’immigration a été permissive depuis bien trop longtemps. Des mots même de Jimmy Jansen, membre du parti social-démocrate au pouvoir et à la tête de la municipalité, la Suède est restée trop longtemps « aveugle » aux problèmes en marge de la société qu’il résume ainsi « ce n’est pas une exagération de dire que la quasi-totalité des jeunes qui se tirent dessus, se font exploser et se battent pour le marché de la drogue sont d’origine étrangère[1] ».

La Suède a longtemps mené une politique permissive en termes d’immigration : ils ont par exemple accueilli 163 000 demandeurs d’asile en 2015. La cohésion de la société a souffert de cet accueil « l’ouvrier, l’employé, le prof, qui travaille s’use la santé, paie ses impôts, voit la société s’enrichir, mais n’en touche pas les bénéfices qui vont aux 35% de personnes nées à l’étranger et au chômage à Eskilstuna [2]». Ajoutons ce scandale humain et moral : le grand déménagement du monde implique aussi la mobilité des pauvretés et mutile la charité spontanée des peuples.

Cette prise de conscience paraît surprenante venant d’une gauche suédoise qui a tenu un discours différent il y a encore quelques années. Pourtant, comme le dit Maria Alias, 33 ans, née en Irak et arrivée en Suède à 6 ans comme réfugiée et candidate au Parlement l’assume « on s’est réveillés. On a pris conscience des problèmes. Nous sommes un parti qui promeut l’ordre. On n’est pas racistes, on est réalistes ! » Si la gauche suédoise peut le faire, les politiques français le peuvent aussi.

[1] Le virage anti-immigration de la gauche suédoise, Le Monde le 12 juillet 2018

[2] Jimmy Jansen

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