Le gouvernement assassine le bénévolat !

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L’arrêté est tombé. Le 25 janvier dernier, le décret du Ministère de la Culture relatif à la « participation d’amateurs à des représentations d’une œuvre de l’esprit dans un cadre lucratif » était mis en œuvre. Rue de Valois, on explique que la décision vise à protéger les artistes salariés et mettre fin aux contentieux juridiques qui entourent trop souvent le statut des amateurs. Hélas, le texte signe la fin de manifestations culturelles à succès dans nos villages…

Limitant le recours aux bénévoles à cinq représentations, l’arrêté prononce ainsi la mort des représentations estivales de l’Association Castillon 1453, qui offre chaque année à ses spectateurs girondins une fresque historique depuis près de quarante ans et qui ne pourra se plier à toutes les contraintes exigées par le ministère le plus silencieux du gouvernement. Les démarches demandées aux associations seront considérablement alourdies : la procuration de la liste de bénévoles deux mois avant les représentations par l’intermédiaire d’une télé-déclaration en est le parfait exemple, qui vient projeter une ombre menaçante sur le caractère spontané de l’aide volontaire que ces nombreux amateurs souhaitent offrir à ces évènements…

A raison, Philippe de Villiers, créateur du Puy du Fou, qualifie la décision ministérielle de « démarche liberticide » qui met le bénévolat « en liberté conditionnelle ». Et de fait, avec plusieurs milliers de bénévoles, comment se satisfaire d’une disposition qui, sous couvert d’encadrement, fait plier les associations sous une foule de contraintes administratives visant notamment à faire pointer tous les soirs par télétransmission chaque bénévole ?

En qualité de membre du groupe d’études Vie Associative et Bénévolat, je m’insurge des contraintes administratives qu’engendre ce décret qui ne fera que freiner les initiatives de ces associations locales d’un dynamisme si essentiel à la vitalité de nos territoires. Encadrer de telle manière le bénévolat ne revient en rien à protéger l’amateur qui s’y employait de manière volontaire. A l’inverse, ce nouveau décret revient à contrôler de manière oppressante toute structure échappant aux officines gouvernementales, à faire taire toute manifestation culturelle originale échappant aux médiocrités subventionnées par le portefeuille de la Rue de Valois.

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