« Confiance dans l’institution judiciaire » : proposition spectacle au service du laxisme d’Etat

statuette de la justice

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Il l’annonçait, avec toute l’assurance nécessaire au passage de son projet de loi fragile : la loi « pour la confiance dans l’institution judiciaire » visait selon Eric Dupond-Moretti à « restaurer la confiance de nos concitoyens dans la justice ». L’application partielle de la loi qu’entreprend un système judiciaire aux ordres du laxisme rendrait une telle prétention risible, si les conséquences n’en étaient pas si graves.  Assoiffé de légitimité, le gouvernement en est réduit à soumettre la confiance des français à un vote dans un domaine où seule la bonne application des lois pourrait la rétablir …

Dans l’octave de son embauche, Maître Dupond-Moretti a fait de la justice-spectacle le maître mot de son projet de loi ; l’enregistrement des procès constitue la mesure pivot d’un texte incapable de renforcer les dispositions à l’encontre de criminels et de délinquants multi-récidivistes. A l’heure où la police épuisée en appelle à la plus grande fermeté du gouvernement en matière de peines, c’est donc à l’enregistrement sonore et audiovisuel des procès qu’aspire l’ancien avocat. Un avocat par ailleurs incapable de défendre ses confrères, à qui il n’est pas assuré qu’ils pourront ne pas être filmés. Marie-France Lorho est intervenue en commission et a déposé des amendements visant à leur octroyer ce droit. 

Superficiellement autoritaires, les dispositifs de renforcement des peines ne garantiront en rien une application plus sévère des peines. Aspirant supposément à supprimer les crédits de réduction de peines automatiques, le projet de loi permettra encore au juge de l’application des peines d’accorder des réductions allant jusqu’à six mois par année de détention… Appelant aussi à développer le recours à l’assignation à résidence sous surveillance électronique sans en avoir les moyens financiers et humains, le gouvernement présente aux français des ambitions qui lui permettront de dire demain qu’il aura tout mis en œuvre sans s’embarrasser d’en appliquer le contenu.

Il en va de notre honneur de s’élever à l’encontre d’un projet de loi qui ne promet en rien aux policiers qu’ils pourront exercer sereinement leur métier demain. Il en va de notre honneur d’offrir aux familles des forces de l’ordre la garantie qu’elles ne perdront pas un membre dans l’exercice de sa mission de préservation de l’ordre public. Parce qu’il est essentiel que les français puissent vivre dans une nation où l’ordre est respecté, Marie-France Lorho a voté contre ce texte.

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