« Vigilance » sanitaire : pourquoi j’ai voté contre !

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Il aura fallu au Gouvernement passer son texte à trois heures du matin pour le faire accepter dans les rangs de l’Assemblée nationale : à 22 voix d’écart, la dernière mouture du projet de loi sur la vigilance sanitaire a été adoptée hier au petit matin. Je regrette qu’une fois de plus, une discussion d’une telle importance ait été votée tardivement dans la nuit, dans une atmosphère houleuse laissant peu de place à un débat serein. Je déplore que nous n’ayons eu que quelques heures pour proposer des amendements constructifs sur un texte qui ne remporte précisément pas l’unanimité. Je m’interpelle, enfin, sur les méthodes d’un gouvernement qui, non content de mépriser l’avis des parlementaires, feint d’ignorer celui des Français.

De la prolongation de l’état d’urgence, octroyant des pouvoirs disproportionnés à un Gouvernement sourd à toute critique, à la pérennisation des instruments coercitifs de surveillance généralisée, les premiers articles de ce texte signent la fin de notre État de droit. Jusqu’au 31 juillet, il nous faudra subir ce « passe sanitaire » attentatoire aux libertés les plus fondamentales et élémentaires des Français. Alors que deux échéances électorales se profilent, de telles contraintes vont-elles également s’appliquer aux électeurs ?  Il nous faudra vivre avec la conscience que tous les Français ne bénéficient des mêmes droits devant la loi, les personnes non vaccinées n’ayant plus le droit d’accéder à certains lieux publics sans procéder à un test qu’ils ne peuvent majoritairement pas s’offrir. Moi-même vaccinée, je n’adhère pas à une telle iniquité de traitement entre les Français.

A l’occasion de la discussion sur les articles du projet de loi, sur lequel j’ai déposé plusieurs dizaines d’amendements, j’ai également rejeté la mesure visant à permettre aux chefs d’établissements de connaître le statut vaccinal de leurs élèves. Cet article « constitue une nouvelle immixtion de l’État au sein des familles, ai-je souligné. Non content d’avoir divisé les foyers sur la question vaccinale, le Gouvernement s’apprête désormais à pointer du doigt les enfants non vaccinés et par là-même, les décisions des parents qui ne souhaiteraient pas procéder à leur vaccination. Et ce, pour « faciliter l’organisation de campagnes de dépistage et de vaccination ». Jusqu’alors, le rôle de l’Éducation nationale était d’instruire nos enfants, pas de se préoccuper de leur état vaccinal ! »

Mépris des familles, mépris des Français, mépris des parlementaires… A l’image de ce Gouvernement, ce projet de loi dramatique manifeste toute l’arrogante certitude d’une République plus aux ordres qu’en Marche. Je me suis élevée contre l’ensemble de ce texte, que je juge inique et indigne de notre pays.

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