Réforme de la police : où va-t-on ?

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Le 3 janvier dernier, Gérard Collomb indiquait que « l’année 2018 sera évidemment marquée par l’évolution de la sécurité du quotidien ». Quel est l’objectif de tels propos ? L’idée revient bouleverser la répartition des rôles dans la sécurité : s’il s’agit d’un pouvoir dit « régalien », la sécurité est de plus en plus l’affaire des collectivités territoriales. Une telle ambition n’est pas nouvelle et a déjà été éprouvée, à travers l’usage de la « police de proximité » instaurée sous le gouvernement de Lionel Jospin en 1998 et supprimée par Nicolas Sarkozy en 2003. Mais dès lors, les choses ont énormément évolué. On estime aujourd’hui à 40% le nombre de policiers municipaux portant une arme.

Alors, doit-on parler d’une gouvernance municipale de la sécurité ? Dans les chiffres pas vraiment : 21 000 policiers municipaux sont recensés contre 150 000 nationaux et 100 000 gendarmes. : un rapport de 1/10. Si des villes ont choisi, pour des raisons politiques, d’accroître leurs capacités sécuritaires (comme à Nice), d’autres font le choix de s’en remettre totalement à l’Etat. Ainsi, Laurent Russier (maire communiste de Saint-Denis), refuse de confier à la police municipale un rôle quelconque dans le maintien de l’ordre, qu’il juge être un devoir de l’Etat.

Ces évolutions dans le monde de la sécurité s’accompagnent d’une série de mesures voulues par le gouvernement : en outre, il sera proposé en juin prochain un projet de loi visant entre autre à simplifier les procédures pénales, à forfaitiser plusieurs délits, ou encore à « numériser » les services de police. On parlera alors d’« e-procuration », de « pré-plaintes » ou encore de « plaintes en ligne ».

Ces mesures s’inscrivent dans une volonté de lutter contre le malaise des forces de police. Une commission d’enquête du Sénat a été créé pour tenter d’en comprendre les racines : François Grosdidier (LR), le rapporteur, explique : « Les forces de l’ordre ont le sentiment de faire leur travail pour rien ». Selon lui, les vagues de suicide chez les policiers et leurs manifestations de colère dépassent ce que le gouvernement veut mettre en place.

Organisation chronophage, procédurière et infantilisante, la police est en crise et rien de concret n’a été fait jusqu’alors. A tous ces éléments s’ajoute la délicate question de la cybersécurité, qui elle aussi doit-être réformée, la France accusant un retard constant sur ses voisins depuis des années.

La Ligue du Sud est favorable à la gestion nationale de la sécurité conjointement avec les acteurs municipaux. Une police plus proche de ses citoyens, qui comprend les réalités du terrain et qui serait capable de sévir de manière proportionnée au moment voulu : un système qui a fait ses preuves dans les villes de la Ligue. Avec un renforcement de ses dispositifs de sécurité, la ville d’Orange à la tête de laquelle se trouve mon prédécesseur à la députation de Vaucluse est plus sûre qu’elle ne l’était. Ses élus continueront d’intervenir, comme ils l’ont fait à de très nombreuses reprises, en faveur des policiers municipaux, responsables de la protection des personnes, garants de la sécurité de nos territoires.

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