Pourquoi j’ai quitté l’hémicycle hier soir !

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Le débat battait son plein : hier soir, à l’occasion de l’examen du texte visant à modifier le règlement de l’Assemblée Nationale, la majorité a une nouvelle fois adopté un article dont l’inanité n’a d’égal que l’absence de considération des députés LREM pour l’opposition parlementaire.

Ainsi, l’article visant à museler la voix des parlementaires n’appartenant pas au groupe de la majorité présidentielle a été adopté. Les opposants de cette modification, qui tend à limiter le temps de parole de tous les groupes parlementaires à cinq minutes, se sont vus opposer une fin de non-recevoir par le président de l’Assemblée Nationale à qui ils avaient demandé de différer le vote de cet article. A l’exception du groupe de la République en Marche, qui bénéficiera donc de dix minutes de temps de parole, les députés de l’opposition n’auront plus que quelques minutes pour exprimer leur point de vue.

Les élèves d’Emmanuel Macron nous avaient habitué à de telles décisions arbitraires ; en qualité de député non-inscrit, je suis assez coutumière du fait. J’ai d’ailleurs déposé à l’Assemblée Nationale une série d’amendements sur ce texte visant à dénoncer l’absence de prérogatives des non-inscrits. Limitation des temps de parole, absence de moyens (assistants de groupes), absence de reconnaissance (impossibilité de voir ses propositions de loi discutées, absence de participation au commission d’enquête) : tant de questions qui viennent souligner la piètre considération de la majorité macronienne pour l’opposition.

De jour en jour, les députés En Marche s’arrogent des dispositions spéciales visant à favoriser leur propre expression dans le plus pur déni du débat qu’exige la tradition parlementaire. De jour en jour, ils expriment leur mépris pour une tranche de l’électorat français, qui a élu des députés qu’ils considèrent comme des sous-parlementaires. L’article déposé hier soir n’en ai qu’une nouvelle incarnation : en quittant l’hémicycle avec certains de mes collègues, j’exprimais une colère légitimement partagée par une opposition parlementaire bafouée !

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