GPA : la Cour d’appel de Paris crée des orphelins !

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La décision est tombée mardi : la demande d’adoption plénière de deux jumelles nées en 2011 par gestation pour autrui a été autorisée par la Cour d’appel à un couple homosexuel. Elle consacre la reconnaissance de « l’époux » du père au détriment de ses parents naturels, rompant les liens entre la famille biologique et l’enfant. Cette reconnaissance d’une filiation fallacieuse, en ce qu’elle n’est pas naturelle, confirme les jugements rendus en 2016 par le Tribunal de Grande Instance de Paris ; elle signe l’immixtion dans le droit français de la reconnaissance de la gestation pour autrui telle qu’elle est prônée à l’étranger puisque les deux jeunes enfants avaient fait l’objet d’une gestation pour autrui au Canada.

Marie-France Lorho avait déjà alerté de la gravité de cette insertion dans le droit dans sa proposition de loi visant à proscrire la gestation pour autrui du territoire français,  soulignant l’accroissement de telles dérives sur le sol français. Le nombre accru « de cas français bénéficiant en toute illégalité de la gestation pour autrui soulève la question des origines d’un tel dynamisme. Le caractère particulièrement enrichissant de ces opérations pour les agences demeurent sans doute la cause première de cette pérennisation du trafic sur le sol français ou l’import des fruits de celui-ci sur le territoire national », avait-elle souligné. Les personnes ayant recours à de telles pratiques à l’étranger reviennent en France pour faire reconnaître l’enfant : en connaissance de cause, agissant en toute illégalité, ceux-là se plaignent pourtant d’une absence de transcription de l’enfant à l’état civil qu’ils ont eux-mêmes sciemment causée. La Cour de cassation examine aujourd’hui deux demandes de transcription de cette sorte.

A l’issu de cette décision, l’appareil juridique a estimé que son verdict n’attentait pas à l’intérêt de l’enfant et que la reconnaissance des liens supposés « familiaux » existant avec l’un des deux « pères » reconnus par la Cour ne nécessitait pas de recueillir l’avis de la mère naturelle de l’enfant. Pire encore : l’avocate militante de l’un des deux hommes soulignait que « la mère porteuse ne figur[ant] pas sur l’acte de naissance, donc en droit elle n’existe pas ». Aveuglé par un dispositif légal détaché du réel, le système judiciaire cautionne et encourage désormais sans vergogne la reconnaissance d’orphelins, privés de leur mère naturelle dans un objectif purement mercantile. A l’aube de la révision de la loi bioéthique, sur lequel le CCNE rendra lundi un avis, il est urgent de lutter avec force contre ces décisions graves, qui risquent de créer des générations d’enfants déracinés.

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