Financement de la réforme des retraites : il faut supprimer les régimes spéciaux !

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Marie-France Lorho a interrogé le gouvernement sur le financement de sa réforme des retraites. « Il serait profondément démagogique d’aspirer à une réforme efficace du système de retraites sans en supprimer des exceptions dont une partie est désuète et surtout ingérable », a-t-elle souligné.

Retrouvez l’allocution de Marie-France LORHO.

Depuis des décennies, la France souffre d’une absence de politiques familiales à la source d’un phénomène naturel dont nous payons aujourd’hui tous le prix : la chute de la démographie française exige nécessairement de réformer notre système de retraites. Je vois dans ce constat un immense paradoxe : les gouvernements successifs, le vôtre compris, a fait du tout répartition un véritable dogme tout en négligeant sa politique familiale.

Car cette réforme est nécessaire : les quelques 25 millions de retraités à la durée de vie allongée ne pourront être endigués par un nombre d’actifs qui reste stable. Votre projet aspire à la stabilisation de la dépense liée aux retraites ? Bien. Je regrette qu’il ne prenne pourtant pas en compte la croissance de la population des plus de 65 ans, dont l’augmentation approchera les 70 % d’ici à 2070, biaisant les projections financières…

La conséquence de votre projet est prévisible : cette réforme, qui fera supporter tous les efforts aux générations futures, n’est donc en aucun cas équitable puisqu’elle pèse sur les épaules de nos enfants.

Non cette réforme n’est pas équitable. Et pour cause : son équité présumée et sa bonne conduite reposaient sur la suppression des régimes spéciaux, point essentiel de cette réforme, dont le caractère provisoire était pourtant inscrit dès la fondation du régime général de notre sécurité sociale.

Le Conseil d’État l’a bien noté : si vous aspirez à créer un « système universel », on y compte déjà cinq régimes en son sein! Il serait profondément démagogique d’aspirer à une réforme efficace du système de retraites sans en supprimer des exceptions dont une partie est désuète et surtout ingérable. C’est pourtant sur ce point crucial que le gouvernement a reculé, offrant ici et là des concessions majeures à quelques groupes d’intérêts – et particulièrement au sein de la fonction publique – qui pourra conserver les spécificités de son régime.

Comment le gouvernement compte-t-il financer une retraite présumée équitable sans supprimer réellement certains de ces régimes d’exception qui viendront, à termes, faire reposer tous les efforts financiers sur le secteur privé ?

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