Essonne : l’ensauvagement de la société bat son plein !

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Ils se développent, répétitifs et violents, dans l’indifférence d’un gouvernement trop occupé à placer les bons soldats d’Emmanuel Macron au sein de ses ministères : dans la région Ile-de-France, et notamment dans le département de l’Essonne, les guet-apens à l’encontre des forces de l’ordre se multiplient. D’abord conséquences des interventions policières à l’encontre de bandes organisées, ces pièges tendus contre les policiers sont devenus des initiatives spontanées. Si les très nombreux précédents auraient dû encourager la Place Beauvau à intervenir promptement, le jeu de chaises musicales auquel s’adonne le gouvernement au Ministère de l’Intérieur aura eu raison de la violence qui s’est installée dans le département.

En quelques jours, les nombreux échos de ces violences viennent clairement signifier l’ensauvagement dont l’Essonne est l’objet : vendredi 26 octobre, alors que Police Secours avait été appelée à la suite d’un attroupement singulier dans le quartier de la Croix-Blanche, une voiture de police s’est fait caillasser par une bande organisée ; deux membres des forces de l’ordre ont été blessés. Le lendemain, dans le quartier de Nacelles (Corbeil-Essonnes), trois véhicules étaient la cible de cocktails molotov ; les personnels des pompiers et des forces de l’ordre venus pallier aux dégâts ont été accueilli par une trentaine de personnes, prêtes à en découdre. Seules deux coupables des violences commises à leur encontre ont été arrêtées et placées en garde à vue.

L’intervention du 27 octobre faisait suite à l’interdiction par la commune d’un tournage d’un clip de rap aux propos jugés déplacés. « La mairie avait refusé le tournage à l’oral et par écrit à cause des propos jugés violents, explique le secrétaire départemental du syndicat de police Unité SGP 91. Dès qu’on ne leur donne pas ce qu’ils veulent, ils finissent par le retourner contre les bâtiments publics ou les forces de sécurité », remarque-il encore. Et de fait : les forces de l’ordre ont dû intervenir dans trois villes (Corbeil-Essonnes, Boussy-Saint Antoine et à Vigneux-sur-Seine) de l’Essonne pour des tournages illégaux de clip de rap.

Harassés, les personnels policiers déplorent le manque de moyens et de personnel déployés face à de telles attaques. Régulièrement victimes de guet-apens, ils font désormais l’objet d’appels à la « purge », à l’instar du « règlement » véhiculé par les réseaux sociaux appelant à en découdre avec la police la nuit du 31 octobre prochain. « C’est la première fois qu’un appel à la violence prend une ampleur nationale » a décrété Olivier Michelet[1]. Relayé dans tout le département, ces appels sont en train d’essaimer sur l’ensemble de la région Ile-de-France. Et face à un ensauvagement de notre société aussi manifeste que croissant, le gouvernement répond par dépôt de plaintes, geste de communication qui, à l’inverse du renforcement des moyens appelé de leurs vœux par les forces de l’ordre, n’aura que peu d’effets…

[1] Secrétaire départemental du syndicat de police Unité SGP 91.

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