Écologie : le navrant spectacle de la démagogie élyséenne

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Au lendemain de la gifle électorale adressée aux figurants d’un gouvernement ébranlé, Emmanuel Macron a tôt fait de répondre aux électeurs de cette « vague verte » en laquelle il espère peut-être découvrir un réservoir de voix propice à sa réélection en 2022. D’un ton docte, le président de la république a lancé un repentant « je vous ai compris », assorti d’une série de validations des propositions de la dernière « Convention citoyenne » à la mode. 

Mesure aussi inutile que démagogique, la réécriture de l’article 1er de la Constitution qu’on revernira à grands renforts de « lutte contre le réchauffement climatique » ou de batailles contre « l’écocide », a naturellement remporté l’adhésion présidentielle. A peu de prix, elle n’apporte rien à notre Constitution : la Charte de l’environnement a été intégrée en 2005 dans le bloc de constitutionnalité français, engendrant l’obligation de respecter droits et devoirs relatifs à la protection de l’environnement. Quant à la caractérisation du crime d’écocide, que d’aucuns conçoivent comme un objectif en soi, elle demeure une absurdité : utiliser des dispositifs pénaux similaires pour condamner les crimes contre les hommes et ceux concernant notre environnement est aussi disproportionné que déplacé.

Mesure plus contestée par les Français, la limitation de vitesse à 110 km / h sur l’autoroute, fruit de réflexions d’une élite parisienne peu concernée par les réalités quotidiennes de leurs compatriotes ruraux, sera (courageusement) reportée. Le tollé de l’année passée sur les 80 km / h aura fait office de leçon… Un an après le « tour de France citoyen » opéré par le président Macron pour répondre aux admonestations des gilets jaunes, on l’assure : il faut plus de démocratie participative ! Raison pour laquelle le Conseil économique social et environnemental, dont l’avis consultatif est appréhendé de manière variable (rappelons-nous des 700 000 pétitions rejetées par l’organisme lors du « mariage pour tous »), sera réformé. Devenue « Chambre des conventions citoyennes », l’institution pourra donc être saisie, sans engendrer quelconque résultat sur les décisions gouvernementales.

En somme, les annonces d’Emmanuel Macron au lendemain de la défaite électorale de La République en Marche n’annoncent aucun changement à l’horizon. Mea culpa offert aux électeurs déçus, elles sonnent davantage comme une recherche d’affection d’un président aux sondages en berne que comme une véritable prise de conscience. L’aspiration écologique des Français est réelle : elle est portée par les professionnels de nos territoires, qui n’ont que faire de l’opportunité de réécrire la Constitution et préféreraient qu’ils leur soient donnée l’assurance de pouvoir bénéficier de circuits courts afin de faire rayonner nos terroirs comme ils savent si bien le faire.

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