De l’urgence de briser le silence !

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Alors que la mosquée As-Sounna s’est vue dans l’obligation provisoire de fermer ses portes, la découverte des prêches de ces imams radicaux à Marseille révèle l’inquiétant silence qui protège l’islam radical. Sur soixante-quatorze lieux de prières islamistes de la ville, 80% sont dirigés par des imams étrangers. Les ambassades des pays cautionnent des prêcheurs dont certains se sont illustrés pour leur zèle dans l’apologie du terrorisme.

Légitimation du djihad armé, appel à la « défaite et à la destruction des mécréants », glorification de ses « combattants […] morts en martyr » … L’imam salafiste, dont la mosquée a récemment été fermée, El Hadi Doudi fait partie de ceux-là. A la tête d’As-Sounna, mosquée phare d’un important réseau en Paca, Doudi s’était pourtant fait largement féliciter pour sa condamnation sans appel des faits terroristes de novembre par le président Hollande en 2015. L’ancien étudiant de l’université al-Azhar, louée pour sa distribution large de brevets de tolérance, est pourtant observé avec attention par les autorités policières depuis près de quarante ans pour ses sulfureuses relations avec le maquis islamiste algérien. Des relations qui aurait entraîné sa condamnation à mort par la cour de sûreté de l’Etat algérien…

La sanction n’aura pas empêché le travail assidu d’El Hadi Doudi en France : quarante ans de prêche, où les Juifs sont désignés comme « les frères des singes et des porcs » ; quarante ans d’hypocrisie, accompagnés de ses sursauts plein de surenchère, durant lesquels Doudi a invité la préfecture de police à venir en sa mosquée tout en assurant « qu’ils n’y trouver[aient] pas de gens soutenant le terrorisme, car [lui-même était traité] de mécréant par les fanatiques ». Comment se fait-il qu’une telle mosquée, dont les prêches étaient diffusés sur Internet, n’ait pas été fermée plus tôt et pourquoi sa fermeture n’a été prononcée qu’à titre provisoire ? s’interrogeait récemment Marie-France Lorho dans une question écrite adressée au Ministre d l’Intérieur.

Il aura en fait fallu le courage d’Olivier de Mazières, pour qu’As-Sounna se voit enfin condamnée. A l’inverse de ses prédécesseurs, le préfet de police, en fonction depuis le 3 juillet, a brisé la mauvaise habitude des autorités, qui ferment trop souvent les yeux sur les exactions de certains imams afin de mieux « canaliser l’immigration et acheter la paix sociale[1] »… En 2015, Doudi déclarait à qui voulait l’entendre : « s’il faut fermer [les mosquées radicales], moi je suis pour ». Un vœu qu’aura courageusement respecté le préfet Mazières, dont on espère qu’il n’est qu’au début de son action de lutte contre l’islam radical.

[1] Selon Omar Djellil, président de l’association Présidence citoyenne. Minute, 20 décembre 2017.

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