Covid-19 : l’action du parlement bafouée

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Alors que la crise engendrée par le Covid-19 bat son plein, semant catastrophe sanitaire et désastre économique sur son passage, le parlement se voit insidieusement rappelé pour voter un projet de loi d’urgence pour faire face à l’épidémie. Insidieusement est le mot : car les 577 députés ne pourront effectivement se réunir, eu égard au risque sanitaire qu’un tel attroupement engendrerait. A ma grande surprise, j’ai appris qu’une réunion des présidents de groupes se tenait hier à l’Assemblée nationale, statuant sur la présence de ces quelques élus triés sur le volet pour voter des dispositions extrêmement graves, confiant peut-être au gouvernement des pouvoirs exceptionnels… 

Comme de coutume, le sort réservé aux députés non-inscrits apparaît comme subsidiaire : faute de transport, les députés de circonscriptions lointaines pourront-ils exprimer leurs voix ? Nos collègues malades pourront-ils prendre une position de vote ? Pourrons-nous prendre une délégation au parlement pour faire entendre la voix des ressortissants de notre circonscription quant à cette loi exceptionnelle ? Pourrons-nous décider ou non de « donner pouvoir au Premier ministre de prendre par décret […] les mesures générales limitant la liberté d’aller et venir, la liberté d’entreprendre et la liberté de réunion et permettant de procéder aux réquisitions de tout bien et services nécessaires afin de lutter contre la catastrophe sanitaire » ? (Article 10).  

Face à la gravité de la situation, je m’étonne de l’opportunisme politique dont le gouvernement fait ici preuve, préférant bafouer le rôle légitime de contrôle du parlement pour s’arroger des prérogatives particulières. Je m’étonne, aussi, de l’absence de mesures prises pour permettre à l’ensemble des députés d’exprimer la voix de leurs administrés depuis leur territoire. 

En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’augmentation du nombre de cas de personnes infectées par le Covid-19 est alarmant : tous les patients présentant des symptômes ne sont plus dépistés, pour ne pas saturer la filière. En seul Vaucluse, le nombre de cas se multiplie. Je tiens à exprimer ma sincère compassion aux victimes de cette pandémie ainsi qu’à leur famille, et tout particulièrement à la famille de la première personne morte de cette maladie en Vaucluse. Enfin, je tiens à apporter tout mon soutien aux courageuses équipes de soignants auxquelles le gouvernement se doit de délivrer au plus vite le matériel nécessaire aux soins qu’elles prodiguent ainsi qu’à leur propre sécurité. 

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