Une société qui ne veut plus protéger les plus faibles d’entre les siens !

Partager l'article

Pour la quatrième fois en six ans, la décision de prononcer la mort de Vincent Lambert l’a emportée.  En dépit des demandes de sursis lancées par l’Organisation des Nations Unies, la France s’obstine à exiger de manière précipitée l’arrêt de l’alimentation de cet homme en état pauci-relationnel du CHU de Reims. D’aucuns veulent faire de M. Lambert un étendard en faveur de l’euthanasie. C’est indigne. Indigne car Vincent Lambert est une personne, qu’il respire seul, qu’il réagit lorsque ses proches l’entourent… Le Comité des droits des personnes handicapées (CIDHP), la seule instance existante, la seule référence en la matière, avait demandé un sursis. Le médecin, que la loi Leonetti Claeys a rendu tout-puissant quant aux décisions à prendre, a fait fi de son expertise.

Le médecin de Vincent préfère en appeler « à la responsabilité de chacun ». Appelons-en d’abord à la responsabilité de ce corps professionnel auquel il appartient. Et rappelons à ce dernier qu’il doit allégeance au serment d’Hippocrate, qui appelait à son origine le médecin à ne pas mettre fin à la vie. « Je ne remettrai à personne une drogue mortelle si on me la demande, ni ne prendrai l’initiative d’une telle suggestion », promettait le jeune médecin de l’Antiquité. Que reste-t-il de ce serment, mainte et mainte fois remanié au gré des modes ? Que reste-t-il de cette défense de la vie honorable que cette promesse garantissait ?

Car n’en déplaise aux personnalités politiques et aux tribunaux médiatiques qui répètent à l’envi qu’il s’agit de mettre un terme « aux soins » reçus par M. Lambert : c’est à l’alimentation d’un père de famille qu’on met ici fin. Si la décision émise par la seule volonté de son médecin est appliquée, Vincent Lambert ne mourra pas faute de soins mais par manque d’eau et de nourriture. Une privation de son alimentation qui s’assortira d’une sédation profonde et continue. Jamais la légalité de la loi n’a été aussi éloignée de sa légitimité. Faut-il rappeler qu’au lendemain de la décision du Conseil d’État, qui permettait la reprise de l’alimentation, une saoudienne recouvrait la conscience après 27 ans passée dans un état végétatif ?

 « C’est le déshonneur d’une médecine qui ne supporte pas ses échecs et ses limites, expliquait le chef du service de neurologie du CHR de Metz-Thionville, Xavier Ducrocq, dans une tribune de Valeurs Actuelles. C’est confier aux soins palliatifs une nouvelle mission, contraire à leurs principes fondateurs. C’est la démission, la régression d’une société qui ne sait plus, ne veut plus protéger les plus faibles d’entre les siens ». Face à la dernière décision prononcée contre Vincent Lambert, c’est bien à cette société que nous préparent les partisans de l’euthanasie.

Plus d'articles

Non classé

Fin de vie : quels enjeux éthiques ?

Marie-France Lorho a interrogé différents intervenants sur les enjeux éthiques du projet de loi sur la fin de vie. En juillet dernier, un professeur de